[PV Kazuo] Soirée Brésilienne

Sonya posa les yeux sur l'affiche pour la centième fois de la soirée, pour les détourner ensuite vers le costume qu'elle était sensée porter ce soir. L'annonce avait des couleurs criardes, dans les tons jaunes bleus et verts. Couleur Brasil. Sa tenue était digne des plus grandes danseuses du pays: une coiffe de plumes où se mêlaient harmonieusement l'or et l'émeraude, une parure qui ornait son cou délicat, un bustier pailleté qui brillerait de mille feux sur la scène au moment venu ainsi qu'un maillot très échancré sur le devant qui se prolongeait en mini jupe à froufrous dorés derrière, sans oublier les bracelets qu'elle devait porter aux poignets et aux chevilles. Tout un attirail pour satisfaire les spectateurs.
Il était deux heures et demi du matin, et la jeune fille ne s'était toujours pas maquillée. Autant dire qu'elle était terriblement en retard, et que si le patron s'en apercevait, cela risquait d'aller très mal pour elle. Et elle ne comptait pas se retrouver à la rue.
Avant de commencer, elle s'observa longuement dans le miroir: à peine 15 ans et déjà dans le milieu. Elle attrapa l'eyeliner, la poudre verte et les paillettes dorées à portée de sa main, et entreprit de se farder avant que les autres filles n'arrivent. Elle n'avait vraiment pas beaucoup de temps.

Quand elle eut fini, maquillée et habillée avec soin, elle risqua quelques pas timides vers la scène et risqua un coup d'oeil derrière le rideau; les danseuses finissaient leurs derniers numéros encore adressés à un public non averti, puis ce serait le tour de son groupe. Avant, il fallait s'assurer qu'aucun mineur ne se trouvait dans la salle ... Bien entendu, elle, elle ne comptait pas. On parle bien des spectateurs, ceux qui payent ... D'ailleurs, ils ne se doutaient jamais de son âge. On lui donnait toujours plus.
Il était trois heures moins cinq. Les vieux pervers lubriques étaient tous assis aux tables de devant, là où l'on venait d'installer les barres verticales où elle devrait bientôt aller se frotter sous les yeux de tous ces gens ...

Qui voyait les larmes sous le rimmel? Qui se souciait de savoir ce qu'elle ressentait en sachant qu'elle devrait monter sur scène pour exciter toute cette meute?

Papoteur Nombre de messages : 87 Date d'inscription : 25/07/2007

Kazuo commençait à s'impatienter. Cela faisait bientôt trois fois qu'un vigile venait contrôler ses papiers, et trois fois que le jeune sbire obéissait avec réticence, imaginant avec délice les souffrances qu'ils aimerait causer à ces empêcheurs de tourner en rond. Pour se détendre, il avait commandé un gin fizz, qu'il but cul sec lorsqu'il vit arriver un autre vigile pour la quatrième fois. Heureusement, l'employé contrôla un autre client, Kazuo n'aurait peut-être pas supporté de devoir se soumettre une fois de plus à la vérification d'âge. Il secoua la tête avec dédain. Comme si les autres pensaient vraiment qu'il était venu voir des gamines se trémousser nues sur une scène criarde.Certaines des "danseuses" semblaient à peine plus âgées que lui, quant à d'autres, on en venait même à se demander si elles avaient véritablement dix huit ans. D'un coup le silence se fit dans la salle, la horde de quinquagénaires dégénérés et lubriques dévorant littéralement des yeux le nouveau groupe de danseuses arrivant dans une gerbe de couleurs criardes et agressives. Le jeune sbire reprit un autre cocktail, et se mit à observer plus attentivement la salle. Mis à part quelques serveuses topless, le public semblait appartenir uniquement à la gent masculine. Et, cela ne faisait aucun doute, il était de loin le plus jeune. Consternant. Une serveuse passa près de lui, laissant courir ses doigts le long de sa jambe et lui lançant une regard flamboyant, promettant monts et merveilles. Il la repoussa d'un geste agacé, ce qui lui valu un regard noir et une moue hautaine de la part de la charmante demoiselle. Agacé, il reprit son observation. Des divans en velour d'un rouge écarlate étaient parsemés dans toute la salle, tandis que des hordes hétéroclites de vieux salaces et lubriques s'y vautrait d'une manière presque obscène, y établissant domicile. Il y eu une grande acclamation, ce qui accapara l'attention du sbire. Une jeune demoiselle commençait lentement à se dévêtir, de manière lente et sensuelle, jouant avec le taux d'hormones de ces porcs décadents. Bien qu'il eût été hypocrite d'affirmer que le spectacle lui était insensible, il était quand même loin de cette espèce de transe indécente qui habitait l'ensemble des autres mâles de la pièce. Avec un grognement, il se demanda s'il été bien au bon endroit. Il avait entendu des rumeurs disant que l'informatrice se cachait actuellement ici, et bien que Kazuo ne pensait pas qu'elle s'était abaissée à servir de fantasme à une bande d'obsédés, il ne pouvait ignorer cette piste. De nouveau une exclamation se fit entendre. Agacé, il se retourna de nouveau, jetant un bref coup d'oeil à la scène. Deux ou trois danseuses étaient désormais nues, et se frottaient lascivement aux barres d'acier, les caressant de manière équivoque, et "jouant" parfois avec leurs collègues d'un air mutin. Dégradant. Le jeune sbire avait beau savoir qu'aucune d'entre elles ne le faisaient par vocation, le simple fait de s'exhiber comme un vulgaire objet de désir lui semblait le comble de l'humiliation. Entra soudain une belle jeune fille, accompagné d'un somptueux cortège de remarques salaces, d'une finesse d'esprit et d'un tact irréprochable. De long cheveux blonds, un corps frêle, une impression de force et de fragilité en même temps, elle captiva le jeune homme, sans qu'il puisse dire pourquoi. Etait-ce l'informatrice ? Il n'enn savait absolument rien, et surtout elle lui semblait un peu trop jeune pour l'être.

*Sauf si les rumeurs disant qu'elle est un Changeforme sont vrais*

Amusé, il décida de regarder un peu le spectacle pour en apprendre un peu plus.

Enfin, Sonya s'était décidée ... Bien qu'elle tremblait encore de tous ses membres, elle fut littéralement poussée sur la scène. Par qui, elle n'avait pas eu le temps de le voir.
La mélodie chaleureuse qui accompagnait sa chorégraphie n'avait plus qu'à porter ses pas.
Les deux autres filles, qui arboraient des costumes semblables au sien déclinés respectivement en rouge et blanc et en bleu et argenté entrèrent à sa suite.
Maintenant, il était temps de tout oublier. Elle n'était plus Sonya. Elle se nommait Naomia, la Tigresse. Prête à donner son corps à qui en voudrait bien. Elle entrait dans un univers où ses sentiments n'existaient plus, pour peu qu'ils aient une importance quelconque dans la réalité. Elle n'aimait plus. Elle n'était plus dégoûtée par quoi, voire qui que ce soit ...
Quelques pas complexes réalisés avec souplesse, et les trois sirènes de la nuit descendirent vers les barres de fer. Chacune prit place pour s'y trémousser au tempo. Les frêles jambes de Sonya allaient et venaient alors qu'elle contractait ses abdominaux pour pouvoir glisser de haut en bas, la tête renversée en arrière, sans craindre de tomber, alors que tout le public se concentrait plutôt sur ses fessiers dévoilés que sur l'effort qu'elle était en train de fournir.
Ses cheveux dorés ondulant autour d'elle accentuaient cette sensualité presque innocente qui se dégageait d'elle. Une fois debout, elle observa à nouveau la salle avec un sourire qu'elle voulait - qu'elle devait avoir - coquin. Une véritable invitation à poursuivre la nuit. Elle s'humecta les lèvres, passant lentement sa langue sur celles ci, avant de continuer. Elle tomba à genoux, les jambes écartées, s'asseyant sur ses pieds, assez loin du bord de la scène pour qu'on ne puisse pas encore la toucher. Elle fixa son regard sur celui de l'un de ces quinquagénaires; elle venait de repérer sa proie de la soirée. Sans le quitter des yeux, elle caressa délicatement son ventre, sa taille, ses cuisses ... Elle bascula encore sa tête en arrière tout en se cambrant légèrement, comme une offrande à ses spectateurs. Des ondulations de son bassin provoquèrent des cris rauques et des mains tendus vers ce corps si près et pourtant si inaccessible. Ses doigts remontèrent dans son cou, pour redescendre sur sa poitrine et passer entre ses seins. Elle poussa même le vice jusqu'à les glisser sous son bustier ... Heureusement qu'ils étaient loin. Il fallait voir leurs regards remplis de convoitise, ces regards d'hommes que le sexe rendait fou, une vraie meute en rut.
Ils voulaient du spectacle? Ils allaient en avoir ...
La main toujours posée à même son sein, elle arracha d'un coup sec le tissu qui le camouflait. De même de l'autre côté.
Cette fois ci, ils ne savaient plus où donner de la tête. Elle savait les rendre complètement fous. Rien qu'à la vue de sa poitrine jeune et ferme, ils ne se sentaient plus. Elle ferma les yeux, comme pour simuler un orgasme qu'elle aurait eu avec tous ceux qui dévoraient chacune des courbes de son corps.
Elle finit par s'allonger totalement sur la scène, ondulant, excitant, contractant son corps comme s'il s'agissait d'un acte sexuel. D'un habile coup de rein, elle se retrouva à plat ventre, retrouva l'homme qu'elle avait désigné comme sa victime et rampa vers le public. Cette fois ci, elle s'approcha assez pour qu'ils puissent la toucher et surtout déposer de l'argent là où ils le pouvaient. Des mains grasses s'attaquèrent à ses seins, à ses fesses, à ses cuisses; elle fit comme si tout cela lui faisait un bien fou. Après un dernier clin d'oeil, elle s'apprêta à quitter la scène avec les deux autres danseuses. Son regard croisa alors celui d'un homme assis seul, dans l'ombre; elle s'étonna de constater qu'il était peut être le plus jeune ici. Un frisson la parcourut; il se dégageait de lui quelque chose d'étrange, d'indéfinissable. En réalité, il lui faisait un peu peur. Mais elle regrettait aussi de ne pas l'avoir pris, lui, pour victime. C'était trop tard maintenant ... Les lumières s'éteignirent et elle rejoignit les coulisses avant le début du second numéro. L'ambiance serait plus à la sensualité qu'au spectacle, la pièce serait plongée dans une semi obscurité avec des lumières tamisées ... Les danseuses n'auraient plus qu'à se mouvoir doucement, sur une musique plus douce ... Beaucoup plus intimiste. Son rôle de danseuse s'arrêtait là pour elle; elle devait prendre le relais, aller dans la salle pour relancer celui qu'elle avait désigné. Elle devait se dépêcher car elle était sensée être la première à occuper les chambres avant que les autres n'arrivent ...

Papoteur Nombre de messages : 87 Date d'inscription : 25/07/2007

Les trois jeunes demoiselles qui venaient d'entrer subjuguaient littéralement la horde dégoutante, qui semblaient ravalés au rang de simples larves, éructant des borborygmes incompréhensibles. Il eut un grand haut-le-coeur quand il aperçu un homme se frottant frénétiquement l'entrejambe à travers son pantalon . Totalement répugnant. La seule chose qui l'empêcha de l'émasculer sur place était la grande difficulté qu'il avait à ne pas vomir sur le comptoir. Il essaya donc de se concentrer sur les danseuses, refoulant à grand peine ses pulsions meurtrières. Il imagina combien il serait bon de les éventrer un à un, et de répandre leur entrailles sur les divans rougeoyants, à quel point il aimerait entendre leurs cris de souffrances, leur crever les yeux et leur arracher la langue, tout ça pour une seule et unique chose: cesser de les entendre geindre comme des chiens en rut, pour cesser de voir cette lueur obscène briller au fond de leurs yeux. Il se vit en train d'en égorger un et plonger sa main dans la gorge chaude et déployée, le mettant au défi de faire ne serait-ce qu'une seule remarque salace, avant d'écraser sa trachée sous ses doigts, arrachant frénétiquement tout lien le reliant à la vie. Il secoua vivement la tête pour chasser de son esprit ces idées morbides et glauques. Il devait simplement vérifier si l'informatrice était là,rien de plus. Il réussit enfin à se calmer, mais au même moment un porc ivre le bouscula en revenant des toilettes. Il se sentit incroyablement sali, comme si l'homme - il répugnait à le considérer comme humain- avait été contagieux. Il sorti sa flasque, puis se ravisa au dernier moment, préférant commander un verre de gin pur. Il aurait peut-être besoin de sa flasque plus tard. Depuis la mort de Mordecaï, il veillait tout spécialement à ce que sa flasque soit toujours pleine. Il se remémora avec une grimace la folie qui l'avait possédé. Il essayait donc de toujours avoir de l'alcool sous la main, pour sa santé mentale. Il était à cran depuis quelque temps, et la fine frontière qui séparait son monde de la folie en temps normal s'était encore amincie. Soudain son regard errant croisa celui de la belle blonde qu'il avait remarqué tout à l'heure, et soudain tout disparu. Il ne vit plus que ses deux grands yeux sombres. Il lui semblait qu'ils étaient bleu, mais il n'aurait pu le jurer. Soudain le monde recommença à bouger, laissant le jeune sbire totalement déboussolé. Ce n'était pas comme sa rencontre avec Livia, où l'amour, l'attirance et le désir l'avaient consumé. Non, pas cette fois-ci. Il était simplement captivé par l'âme de cette jeune fille. Une impression puissante de force, d'une pureté rare, comme la surface d'eau pure d'un lac d'une grande clarté. Il sentit un froid glacial l'envelopper, cependant ce froid était... apaisant. Apaisant et sensuel. De nouveau cette impression de pureté l'envahit. Malheureusement, elle disparu quelque peu quand la jeune fille arracha son haut et exhiba fièreemnt sa poitrine nue, sous les râles pervers de la fosse grouillante. Il siffla de déception. Un diamant dans une fosse à purin. Bien que la vision de son corps nu ne le rebute pas, loin de là, il ne pouvait s'empêcher de ressentir l'humiliation que devait éprouver la jeune fille. Naomia la Tigresse, s'il en croyait le flyer qui reposait à ses pieds. Il explosa d'un rire dérangé, acide. Naomia la Tigresse. Ce nom était incroyablement pitoyable, dans sa pathétique tentative d'exciter encore plus l'immonde ramassis de porc, avec ses consonnances exotiques et torrides. Absolument pitoyable. Kazuo trouvait que cela rajoutait encore plus à l'humiliation que subissait la jeune fille, qui était désormais lancée dans un simulacre d'acte sexuel.

*Elle doit simuler à la perfection dans les bras des porcs*pensa-t-il, d'humeur cynique.

Il doutait cependant qu'elle ai jamais connu le contact d'un homme, tant l'aura de pureté qu'elle dégageait était forte. On aurait presque dit une enfant. Il eut de nouveau un haut le coeur en réalisant qu'il n'était pas impossible qu'elle soit effectivement une enfant. Soudain, elle se mit à portée de main, et la horde lubrique se jeta frénétiquement sur elle, chacun une liasse de billet à la main, en profitant pour la caresser copieusement au passage. Et d'après les soupirs extatiquesque poussait Naomia -il ne pouvait s'empêcher de rire à l'évocation de ce nom -, cela ne semblait pas la déranger outre mesure. Il savait que cela était feint, mais il ne put réprimer un frisson quand il la regarda de nouveau, comme si elle aussi avait été salie, profondément souillée. Elle se releva prestement, quitta la scène, puis réapparut peu aprèss aux bras d'un veillard jubilant. S'en fut trop pour le pauvre sbire. Il ignorait pourquoi, mais il ne pouvait tolérer cette scène. S'avançant vers le "couple" tandis que Naomia l'emmenait vers le premier étage, il saisit soudain le poignet du vieil homme, et le tordit violemment.

-Bas les pattes, porc, elle est à moi! fulmina-t-il, les dents sérrées.

Il lui lança un regard noir, en proie à une fureur indicible. Au même moment il sentit la main d'un vigile aggriper fermement son épaule.

-Du calme mon gars, monsieur est un habitué, il a tous les droits. Va gentiment te rasseoir si tu veux pas te retrouver dans un sale état.

-Vraiment ? Alors monsieur devra s'habituer à glisser des billets avec des moignons.

Accompagnant le geste à la parole, il commença à dégainer son kodachi de sa main valide. Il vit le vigile hésiter.

-Je paye cash. Dix milles moyins. Je pense que tes mains valent plus que ça, gros porc ! ajouta-t-il quand il vit que monsieur allait répliquer.

-Quinze milles, et elle est à toi pour la nuit. Mais ne revient pas.

Le vigile l'avait donc vendue à un psychopathe comme lui, juste pour éviter les ennuis. Affligeant. Se tournant vers Naomia, il lui dit, avec un grand sourire qu'il ne voulait pas trop effrayant:

-Viens ma belle. On a deux ou trois choses à faire il me semble.

Passant nonchalamment le bras autour de ses épaules, il sourit de plus belle, attendant avec impatience la réaction de la jeune fille.

Elle s'était glissé le plus discrètement possible jusqu'à l'homme en question. Evidemment, il avait réagi comme ils réagissent tous d'habitude. Une lueur de convoitise malsaine dans le regard, des mains baladeuses qui avaient déjà du toucher des dizaines et des dizaines de prostituées. Sonya s'apprêtait alors à l'emmener au premier étage, quand un cri de douleur et une violente torsion de son client l'obligèrent à stopper net.
Ses yeux s'agrandirent de surprise. L'agresseur n'était autre que le jeune homme qu'elle avait furtivement aperçu avant de regagner les coulisses ... Et il se battait pour elle? La jeune fille se mordit la lèvre inférieure pour s'empêcher de sourire face à cette scène. Ce n'était pas la première fois que des spectateurs frustés tentaient d'obtenir ses faveurs à la place de celui qu'elle avait choisi, mais là c'était différent ... Et elle était impatiente de voir le dénouement des choses. Elle se contenta d'observer, un peu à l'écart, de laissant rien paraître de sa satisfaction intérieure.
En revanche, elle ne put retenir un cri de surprise lorsque l'homme dégaina son arme ... Un éclat argenté, et déjà il menaçait le vigile qui était arrivé. Sonya détailla mieux la lame: un kodachi ...
Sa tout première impression lui revint: cet homme était dangereux. Un tueur, peut être.
Mais un tueur plutôt sexy. Et s'il se battait pour elle, c'est qu'il ne comptait pas la tuer ... Du moins l'espérait-elle.
Et à la réflexion, s'il la tuait à la fin de l'acte, cela n'avait guère d'importance. Elle ne désirait pas souffrir davantage, c'est la seule faveur qu'elle oserait lui demander ...
Mais finalement, il régla le contrat sans effusion de sang. Finalement, le spectacle était terminé, le ténébreux tueur avait réagi comme tout homme normal ... Sonya ne put s'empêcher de se sentir déçue. Désillusionnée. Désenchantée ...

Il revint vers elle, avec un sourire étrange. C'était le genre de personne qui n'était pas habitué à de telles marques de sollicitude, et ça se voyait au premier coup d'oeil. Effrayant. Mais Sonya préféra faire comme si de rien n'était. Jouer son rôle habituel. Mais il était dur de ne pas frissonner lorsqu'il passa son bras autour de son épaule.
Non. Il fallait qu'elle se reprenne. Ce n'était pas le moment de provoquer un scandale ... Elle lui décrocha son plus beau sourire, ainsi que son regard le plus enjôleur.

- Deux ou trois choses à faire ... Bien sûr. Après tout, vous m'avez ... Comment dire? Gagnée à la loyale ...

Elle était déjà en retard sur l'horaire; elle entraîna l'inconnu vers l'escalier. Ils gravirent les marches en silence, afin de ne pas attirer l'attention des autres. Une fois parvenus au palier, ils s'engouffrèrent dans un étroit couloir sombre. La tapisserie avait autrefois été blanche; maintenant le peu qu'il en restait était d'un gris poussiéreux. Elle poussa la dernière porte à droite.
Ils pénétrèrent dans une petite chambre miteuse, avec un simple couvre lit blanc. Rien de très luxueux, bien loin de là.
Sonya poussa l'homme sur le matelas, et prit place sur ses hanches offertes. Du bout des doigts, elle caressa sa cuisse, et murmura:

- Alors, qu'est ce que tu aimes?

[Jsuis fatiguée désolée :x]

Papoteur Nombre de messages : 87 Date d'inscription : 25/07/2007

[pas grave moi aussi jsuis fatigué]

Kazuo ne put s'empêcher de sourire en sentant la jeune fille se raidir sous son bras.

- Deux ou trois choses à faire ... Bien sûr. Après tout, vous m'avez ... Comment dire? Gagnée à la loyale ...

Il admira un instant la détermination de Naomia, qui persistait à jouer son rôle jusqu'au bout, continuant de l'aguicher, de se faire passer pour l'incarnation de la luxure et de la débauche. Il lutta derechef pour ne pas éclater de rire. Décidemment cette petite était surprenante. Comme si un duel psychologique entre un jeune sbire athlétique et cruel et un vieux porc grisonnant était loyal. Il trouva néanmoins malheureux que la jeune fille se considère elle même comme un objet, un simple lot pour le plus fortuné ou le plus persuasif. Elle saisit alors sa main et l'emmena énergiquement vers ce qui devait être les chambres, en haut de l'escalier en bois vermoulu. Il n'eut pas le temps de détailler à loisir l'endroit passablement miteux, mais les relents de moisissures et d'humidité le renseignèrent suffisament sur l'état des lieux. Ils s'engagèrent dans un couloir aux allures de coupe-gorges. Etroit, sombre, malodorant, il rendait difficile toute fuite ou défense. Le jeune sbire ne put réprimer un frisson. Cet endroit lui déplaisait de plus en plus, jusqu'à en devenir suffocant. "Heureusement" pour lui, ils arrivèrent à destination. Un vrai coin de paradis, avec ses luxueux 9m² merveilleusement meublé d'un ravissant clic-clac aussi ancien que les lieux et d'un sublime couvre lit blanc. On ne pouvait rêver mieux. Plongé dans son observation sarcastique et encore mal à l'aise après son passage dans le couloir sordide, il ne se rendit pas compte que Naomia - il fallait qu'il sache son véritable nom, son nom de scène étant pathétique dans sa tentative d'émoustiller les clients (ce qui soit dit en passant marchait plutôt bien)- s'était approché de lui lascivement et se retrouva sans défense lorsqu'elle le poussa gentiment sur le lit. Il ne put s'empêcher de perdre l'équilibre et se maudit intérieurement de s'être ainsi laisser surprendre. Aussitôt après, il sentit le frêle corps le chevaucher. Il lui sembla la sentir frémir, mais il n'aurait su dire si cela était dû au désir ou à la peur. Il eu une furieuse envie de lui mordre la lèvre. Il sentit ses doigts inquisiteurs le frôler sensuellement, remontant doucement le long de sa cuisse. Elle susurra de sa voix douce:

- Alors, qu'est ce que tu aimes?

Un sourire carnassier et quelque peu fiévreux embrasa son visage.

- Je veux bien te montrer, mais je ne suis vraiment pas sûr que tu aimes, ma jolie...

Il sembla au jeune sbire que sa compagne était légèrement troublée. Parfait. Le jeu n'en serait que meilleur. D'une main, il se mit à lui effleurer les seins, les carressant tendrement, tandis qu'il dégainait lentement sa lame,en prenant bien soin de ne pas se faire remarquer par Naomia. Cela gâcherait tout. Il enleva prestement son t-shirt, dévoilant son torse nu et musclé. Légèrement haletant maintenant, il commençait à se laisser envahir par la fièvre. Il intensifia ses caresses et se fit plus insistant. La saisissant par la nuque, il la tira vers lui et l'embrassa. Il savoura cet instant, sans cesser de penser à la suite du programme. Juste avant que leurs lèvres ne se séparent, il lui mordit la lèvre, tendrement. Il profita de cet instant pour dégainer son kodachi et le placer habilement dans la main de la jeune fille. Eclatant alors de rire, il guida son mouvement, obligeant Naomia à lui lacérer le torse. Le sang se mit à ruisseler, tandis que Kazuo continuait de rire comme un fou. Soudain il s'arrêta, l'embrassa à nouveau, puis plaça lentement la lame contre sa gorge.

-Tu as déjà tué quelqu'un ? Est-ce que tu veux essayer?

Il ne pouvait s'empêchait de sourire, bien qu'il fut conscient du risque. Elle avait eu l'air tellement désespérée, tellement prisonnière de son quotidien qu'il avait voulu la bousculer un peu... La libérer. Et aussi s'amuser. Surtout s'amuser. Pas un seul instant il n'avait songé à lui faire l'amour. Cependant l'idée se faisait de plus en plus insistante. La tentation venait le titiller. Pourquoi pas, après tout. Il secoua la tête, se coupant légèrement le cou. Il grogna de tant de maladresse, mais sourit de plus belle. Il avait hâte de voir la réaction de la belle.

-Au fait, quel est ton nom? J'aimerais savoir le nom de celle qui va m'ôter la vie.

Ce type était un véritable psychopathe.
Sonya ne pouvait s'empêcher de ressentir de la peur, elle qui ne devait jamais flancher à cause de sentiments de la sorte. Peur de se faire toucher, peur d'avoir mal ... Non, elle devait céder à tous les caprices de ses clients. Mais cette fois, c'était différent ...
Car en plus de cela, elle ressentait une sorte de ... Comment dire? D'excitation. Comme s'il lui avait transmis le goût du sang rien qu'en saisissant sa main. Combien de fois avait-elle eu envie d'égorger des clients trop insistants? Combien de fois avait-elle eu la tentation d'en finir avec tout cela, de poignarder un goldenboy venu quémander ses services et de se tirer avec son porte monnaie et sa carte de crédit? Et de fuir loin de cette galère?
Elle ne l'avait jamais fait, car elle en avait encore plus peur que d'avoir un taré dans son lit. Devenir une criminelle, être traquée sans cesse ... elle craignait moins la police que son patron. Si elle tentait l'évasion et qu'il la retrouvait, il lui ferait payer cher, très cher ... Il les retrouvait toujours. Une bonne dizaine y était déjà passé. Et leur mort était loin d'être douce ... S'inspirant des thrillers les plus glauques, le patron aimait à les lacérer sur tout le corps, les laisser se vider de leur sang pour les affaiblir, et pour finir, leur déposer des asticots dans leurs plaies ... Personne n'entendait leurs cris de souffrance ...
Cette pensée lui procura un haut le coeur. C'était encore plus dégoûtant que la perspective de jouer avec la vie de son client actuel. Il allait certainement mal interpréter cette réaction, mais elle s'en fichait bien. Elle reprit fermement le kodachi entre ses doigts, et lécha le sang qui en coulait. Une sensation poisseuse sur la lèvre supérieure lui indiqua qu'elle l'avait légèrement laissé déborder: elle y passa sa langue pour s'en débarasser, sans quitter son client des yeux. L'hémoglobine avait un goût étrange, un goût ferrique [Et c'est normal parce que l'hème de l'hémoglobine qui fixe l'oxygène, c'est un Fe 2+ ... Hum pardon je dérive, revenons au RP].

- Je ne vous ai pas dit mon nom? Je m'appelle Naomia ... Pourtant, il était marqué sur le programme ...

Elle s'arrêta quelques instants, reprenant son souffle.

- Je ne suis pas habituée à ce genre de rapports. Aussi j'aimerais que vous me guidiez. Quelle est la suite des réjouissances?

[Enfin répondu, désolée ... Et encore, là je suis un peu fatiguée ...]

Papoteur Nombre de messages : 87 Date d'inscription : 25/07/2007

Le jeune sbire se délectait du profond trouble qu'il avait fait naître chez la jeune fille. Ses infimes tremblements de terreur le mettait au comble de l'excitation, à mi-chemin entre l'homme et la bête sauvage. Son instinct de prédateur s'était réveillé, et avec lui ses envies de meurtres. Il sentait sa soif de sang monter inexorablement en lui, telle une funeste et sanglante mélopée. De nouveau la fine frontière qui séparait son monde de celui de la démence s'amenuisait dangereusement, prête à disparaître à tout moment. Il lui semblait être habité par un appétit fiévreux, une envie démentielle de souffrances et de tourmentes. Tout son être réclamait des cris, de la violence et toujours plus de douleur. Il s'enfonçait chaque jour un peu plus dans cette folie sanguinaire depuis la mort de Mordecaï, qui l'avait profondément affecté. Il atteindrait bientôt le point de non retour, et serait alors esclave de ses pulsions assassines. Il s'interessa de plus belle à sa sublime compagne. Il était tiraillé entre le désir puissant de la broyer, de la plonger dans un océan de souffrances atroces, de tourments exquis et de délicieuse douleur, et celui, plus primaire, d'un simple "coup d'un soir" (il haïssait penser ainsi, mais déjà il tenait plus de la bête que de l'homme). Fantasme éphémère, il eut soudain une violente et irrépréssible envie de la dévorer, de sentir son sang bouillonant recouvrir son corps, de plonger ses mains dans son corps encore chaud pour y arracher sauvagement son repas, lambeaux par lambeaux, bercés par ses cris d'agonies et de douleur. Il avait presque peur de la fureur de ses envies. Il lui semblait que toute la haine et l'angoisse liés à la mort de Mordecaï explosaient maintenant, dans les bras de cette exquise créature.
Soudain, un éclat éphémère dans les yeux de la jeune fille acheva de le rendre fou. Le goût du sang. Il l'avait converti. Elle aimait ça, et même s'il semblait au jeune homme qu'une partie d'elle était terrorisée par ce nouveau sentiment de puissance qui l'habitait, elle y prenait goût inexorablement, et ne tarderait pas à devenir une prédatrice, similaire à lui en tout point.

*Si elle survit à la soirée...*

Il sourit intérieurement. Le véritable jeu allait enfin pouvoir commencer. Une lutte de pouvoir entre deux carnassiers. Il gardait encore quelques atouts en réserves. Efficaces, mais à double tranchant... Il voulait encore troubler ce prédateur naissant, le pousser dans ses ultimes retranchements. Bientôt, elle aussi entendrait l'appel languissant et cajôleur du sang et de la douleur... Il les vit tout deux se tenant par la main, cliché gothique d'un couple de vampires penchés sur leur victime au clair de lune, la silhouette inquiétante d'un antique manoir se dressant derrière eux. Il ne put s'empêcher de rire. Il jouissait intérieurement de la joie que lui procurait la découverte et la mise au monde d'un si beau congénère. Sous ses airs de pureté et d'innocence, se cachait un être fascinant et mutilé, aussi torturé que lui. Elle avait été tourmenté par ces salauds, et il sembla à Kazuo que tout son être réclamait vengeance. Il se délecta une fois de plus de cette sensation enivrante d'avoir découvert une pierre précieuse, sanglant et raffiné grenat, capable de tortures d'un raffinement et d'une ingéniosité exquis, d'une rare finesse d'esprit. Bien sûr, cela viendrait avec le temps, tout joyau se doit d'être poli pour acquérir sa vraie beauté. Et peut-être qu'avec le temps - une vague de plaisir irradia son corps à cette pensée- peut-être qu'elle le surpasserait. Il s'arrêta soudain, figé dans la contemplation de sa sublime proie. Elle léchait sensuellement sa lame, dans un geste d'une rare élégance, d'un raffinement morbide stupéfiant. Il lui sembla rester ainsi pendant des heures, perdu dans l'extase de ce moment fugace d'une intensité rare. Elle passa ensuite langoureusement ses lèvres pour en essuyer le sang. Il émanait de cette scène une sensualité à la fois bestiale et complexe.

- Je ne vous ai pas dit mon nom? Je m'appelle Naomia ... Pourtant, il était marqué sur le programme ... Je ne suis pas habituée à ce genre de rapports. Aussi j'aimerais que vous me guidiez. Quelle est la suite des réjouissances?

Encore ce sobriquet ridicule. Il l'attrapa par les cheveux, et l'attira doucement vers lui, jusqu'à lui susurrer à l'oreille:

-Je veux connaître ton vrai nom... Réponds où je me ferais un plaisir de t'égorger...

Il avait dit ça sans la moindre animosité, sans le moindre sentiment, une menace glaciale et implacable. Il voulait tester la détermination de la jeune fille. Quand à la suite des réjouissances... Elle semblait un peu trop sûre d'elle à son goût. Il serra les dents par avance, et s'empara du poignet de la sublime créature. Il embrassa tendrement Naomia, avant de plonger profondément la lame dans sa cuisse, précisement à l'endroit où il s'était mutilé pour ne pas tuer Raphaël. Un cri de souffrance emplit la chambre étroite. Il s'était mordu la joue, et un léger filet de sang coulait faiblement à la commissure de ses lèvres.

-J'attends toujours ma réponse...

Puis il plaça lentement la lame ensanglantée contre la gorge sans défense de la stripteaseuse, oublieux de sa propre douleur. Un sourire sadique lacéra son visage.

-Réponds.

[Hum, j'ai relu mon RP de la dernière fois, et j'ai strictement rien compris à une phrase ... celle où elle fait "déborder" euh .. quoi déjà? xD]

Sonya serra les dents lorsqu'il empoigna ses cheveux. Non, ça, elle ne le voulait pas. Elle détestait être violentée, elle détestait être soumise. A cet instant précis, elle voulut lui faire mal ... Infiniment mal. Elle avait oublié qu'elle se trouvait face à un psychopathe. Dire qu'elle avait pu penser qu'il était fou, mais différent des autres ... Et elle se rendit compte de son extrême naïveté. Elle tenta de contenir toute la colère qui bouillonnait soudainement en elle en serrant les dents.
Alors, il l'embrassa. Tendrement. Une telle attitude était étrange, après ce qu'il avait réveillé en elle. Cette envie meurtrière ... Comment un homme comme lui pouvait-il être capable de douceur? Son baiser en était même agréable.
Mais cet état des choses ne dura pas longtemps. Car il se mutila sauvagement la cuisse la seconde d'après ... Le sang jaillit, éclaboussant la tenue de Sonya. Non, ça, elle n'aimait pas.

- Arrêtez.

Qui était-elle, pour donner des ordres à cet homme qui n'hésiterait pas à la tuer à la moindre provocation? Qui était-elle pour s'opposer à lui? ... En réalité, ça n'avait pas d'importance.
Puis, le contact froid de la lame appliquée contre sa gorge la fit frissonner. A nouveau, il était cette sorte de bête faite pour tuer? Mais elle n'avait pas peur.

- Vous m'avez l'air bien sûr de vous. Que vous importe mon vrai nom? Je m'appelle Sonya. Vous êtes satisfait? Qu'est ce que cela peut vous faire, de connaître mon vrai nom?

Elle s'arrêta, pour le regarder dans les yeux, pour se plonger dans cette folie immense qui l'habitait. Ce sentiment qu'elle ne comprenait pas.

- Et vous pourriez me tuer que je m'en ficherais pas mal ... J'ai déjà pensé à me donner la mort, sans en avoir le courage. Je ne sers à rien en ce monde, alors pourquoi m'inquièterais-je de vos menaces?

Papoteur Nombre de messages : 87 Date d'inscription : 25/07/2007

Kazuo esquissa un sourire douloureux mais radieux, celui d'un homme qui avait atteint son but. La gerbe de sang chaud qui avait éclaboussé la jeune créature, cette pulsion autodestructrice,cette douleur subite et violente l'avait déstabilisée avant qu'elle ne puisse plonger plus profondément dans ce nouveau monde. Si elle arrivait à s'en remettre, ce dont il était persuadé, alors elle acquiererait une force immense. Du moins, lui semblait-il. Ce qu'elle en ferait, peu lui importait: cela ne le regardait point.

*Peut-être qu'elle s'en servira pour quitter ce trou à rats* pensa-t-il avec un sourire,*c'est tout le mal que je lui souhaite...*

En parlant de mal, la douleur lancinante qui rongeait sa jambe devenait presque insupportable.

-Vous m'avez l'air bien sûr de vous. Que vous importe mon vrai nom? Je m'appelle Sonya. Vous êtes satisfait? Qu'est ce que cela peut vous faire, de connaître mon vrai nom? Et vous pourriez me tuer que je m'en ficherais pas mal ... J'ai déjà pensé à me donner la mort, sans en avoir le courage. Je ne sers à rien en ce monde, alors pourquoi m'inquièterais-je de vos menaces?

Entendre le nom de sa compagne le soulagea. Il soupira et sortit sa flasque , buvant une grande rasade d'alcool pour émousser ses sens et ne pas perdre connaissance à cause de la douleur. Pas maintenant. Pas au moment où le jeu devenait véritablement intéressant. Cette petite avait décidément du cran. Jouant le jeu jusqu'au bout, il la saisit par les hanches et roula tant bien que mal sur le lit, de manière à inverser leur position. Désormais à califourchon sur la jeune fille, il répondit du tac au tac, lui caressant tendrement la joue en souriant.

-Enchanté, Sonya. En effet, vous m'en voyez ravi. J'aime connaître le nom de mes victimes avant de les dépecer.

Il explosa de rire.

-Rassurez vous, je plaisante.Comment peut-on devenir intime avec quelqu'un si l'on ignore jusqu'à son nom? Je tiens vraiment à faire plus ample connaissance avec vous. J'ignore si je me suis présenté. Kazuo, pour vous servir.

Il lui fit un baisemain courtois. Après un bref instant, il continua:

-D'ailleurs,qui vous dit que je vous menace de mort ? La mort est beaucoup trop douce. La preuve: je lis dans vos yeux que vous ne craignez pas la mort, mais la douleur semble vous terrifier. On peut égorger quelqu'un sans le tuer, uniquement pour le plaisir de le voir souffrir. N'avez jamais vous désiré ardemment entendre des râles d'agonie, voir des mares de sang bouillonnantes de vie ? Abandonnez vous à cette violence.

Puis, dans un murmure:

- Vous avez tellement à apprendre...

Il se visualisa, la jambe ruisselante de sang, un mince filet d'hémoglobine au coin des lèvres, souriant des toutes ses dents écarlates. Il ria de plus belle. Il devait ressembler à un avatar de la folie, ou à un messager de la mort. Il sourit de plus belle en pensant à tout ce qu'il lui restait à accomplir: achever de la convertir, "l'éduquer" en somme. Il resta quelque temps pensif. Le premier stade serait le patron de ce club miteux. Son rite de passage. Son chemin de croix, sa voie vers la liberté. Seulement pour cela, elle devrait faire beaucoup plus que de devenir une simple meurtrière. Elle devrait le faire agoniser, souffrir longuement, jusqu'à ce que ce porc supplie lui-même qu'on lui apporte la mort, jusqu'à ce qu'il n'aspire plus qu'à cette délivrance. Il fourmillait d'idées, mais pour une fois, il n'en ferait rien. C'était la proie de Sonya, ce serait à elle de trouver un châtiment à sa mesure. Il misait tout ses espoirs sur elle et elle n'avait pas intérêt à le décevoir. Ou bien....

*Ou bien ce sera sur elle que je passerai mes nerfs...*

Il n'était cependant pas encore temps, même si cela ne saurait tarder. Il se pencha de nouveau vers elle et effleura doucement ses lèvres avec les siennes, dans un geste plein de sensualité et de douceur - du moins, à l'échelle du sbire. Il plongea à nouveau son regard dans les yeux de la sublime jeune fille et se remit à espérer. Elle était promise à de grandes choses. Si elle réussissait le test. Autrement dit, si elle survivait à la soirée.

» Kazuo Kiriyama