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 [RPG] Questions sans réponses

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Kazuo Kiriyama
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MessageSujet: [RPG] Questions sans réponses   [RPG] Questions sans réponses Icon_minitimeJeu 26 Juil - 2:17

[c'est mon premier rp sur ce forum ^^]



Les gémissements se faisaient de plus en plus faible. L’étranger n’en avait plus pour longtemps. Son espérance de vie dépendait essentiellement du bon vouloir de son tortionnaire, qui commençait sérieusement à s’impatienter. Kazuo soupira. Manifestement, soit il s’était trompé, soit le marin jadis ivre mort protègerait sa proie jusque dans la tombe.

*Que tu ne tardera pas à rejoindre, fumier*

Le jeune sbire haïssait perdre son temps. Il avait épuisé presque toute ses ressources : l’homme qui gisait à ses pieds n’avait plus d’ongles, ni de doigts, pas plus que d’oreilles ni de nez. Il l’avait frappé, brûlé, avait enfoncé des clous dans ses genoux et dans ses coudes… Bref, il avait suivi le protocole que lui avait enseigné son père point par point.
Il enleva le bâillon de sa bouche et réitéra sa question :


-Où se trouve l’informatrice ? Réponds si tu tiens à tes yeux.
-Pitié ! Je n’en sais rien, je vous le jure ! Je ferais tout ce que vous voudrez, par pitié…

Il s’interrompit brusquement en voyant la pointe acérée du kodachi luire faiblement sous l’éclat de la lune.
Il reprit de plus belle, gémissant, suppliant :


-Pitié ! Je vous en supplie…

Kazuo prenait un malin plaisir, comme à son habitude. Il promenait lentement la pointe de son sabre contre la joue de sa proie apeurée.
Il se pencha lentement vers lui, et lui susurra à l’oreille :


-Tu es absolument sûr de ne rien savoir ? Dis moi ce que je veux entendre, et tu seras libre.

Mensonge, bien évidemment. Mais la pathétique lueur d’espoir qui luisait dans les yeux de ses victimes l’amusait au plus au point à chaque fois.

-Je n’en sais rien…Je vous en conjure, ne me faites pas de mal…
-Dommage. Chose promise, chose due…

Il remit le bâillon en place, et creva d’un geste habile les deux yeux du malheureux. Il recourait à l’usage du bâillon depuis qu’une de ses victimes s'était tranchée la langue avec les dents, s’étouffant ensuite dans son propre sang. Kazuo avait ressenti une intense frustration devant le travail inachevé. Dès lors, il avait pris des précautions. Il décida de lui laisser une dernière chance. Il aligna sous les yeux terrifiés du marin plusieurs fioles de poudres, qui semblaient sortir de la multitude de poches de son pantalon comme par enchantement. Son jeu favori allait commencer.

* Le jeu préféré de mon père* songea-t-il avec amertume.

L’informatrice paierait.
Il entailla méthodiquement le torse de sa proie à l’aide de son kodachi, laissant de profonds sillons nets. Parfait. Toujours avec la même rigueur, il versa méthodiquement la poudre dans chacune des plaies, et sortit un petit paquet d’allumettes de sa parka. C’était le genre de paquet que l’on trouvait dans tous les motels pourris des bas-fonds, sauf que le sigle rougeoyant de Synapsos faisait office de décoration. Plus sobre et plus effrayant que les habituels chatons et autres plages de sable fin. Il enleva le bâillon pour l’acte final.


-Où se trouve l’informatrice ?

L’homme n’émettait plus que des borborygmes incompréhensibles. Kazuo craqua lentement la première allumette, et l’approcha lentement de la poudre, qui s’enflamma violemment, en dégageant l’habituelle odeur de chair brûlée. Le marin hurla de douleur. Le jeu continua, ponctué par les cris, et par les petits sourires énigmatiques qui illuminaient le visage de Kazuo.

*Mon père serait fier de moi*

Le marin commença à perdre connaissance après une dizaine de cautérisations. Désormais las, le sbire sortit une dernière fiole, d’un bleu fluorescent criard. Il se pencha de nouveau vers l’homme terrorisé, releva sa tête meurtrie et susurra de plus belle, d’une voix désormais douce et pleine de compassion :

-Tiens, boit. Ce sera indolore.

Le marin était sidéré. Ce n’était plus le même homme qui se dressait devant lui. Il faisait désormais face à un jeune adulte un peu naïf, rêveur, perdu même. Redoutant un piège, il ne put cependant pas faire autrement. Il se sentit soudain calme, et se sentit partir doucement.

-Merci…

Kazuo rangea soigneusement ses fioles dans les poches de son pantalon. Il était troublé par les derniers mots de sa victime. Méthodique jusqu’au bout, il plaça un petit explosif dans sa bouche. Un bruit sec retentit, et comme par magie la tête de l’homme disparut sans laisser de traces. Il opérait toujours ainsi, de manière à rendre toute identification impossible. Comme à son habitude, il entonna une brève prière.

-Namu amida butsu...

Direction le QG, où il essaierait d’obtenir sa première mission. Il sortit sa flasque de la poche intérieure de sa parka. La lune éclaira faiblement le double k gravé dans l’argent. Le goût familier de la vodka brûla délicieusement sa gorge. Mon dieu, qu’il haïssait ce boulot. Une fois l’excitation de la torture retombée, ne restait en lui qu’un goût amère dans la bouche, et un profond dégoût de lui-même. Mais il le savait, tout cela passerait dès qu’il aurait bu la moitié de sa flasque. Il alluma doucement une cigarette, rangea soigneusement le paquet d’allumettes Synapsos et se mit en route à la lueur de la lune. Il entendit subitement un bruit, et se retourna, inquiet.


Dernière édition par le Jeu 16 Aoû - 1:39, édité 1 fois
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Livia Kami
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MessageSujet: Re: [RPG] Questions sans réponses   [RPG] Questions sans réponses Icon_minitimeMer 15 Aoû - 4:43

[Ah oui, je dois décider de mon niveau de RP... eeeuh... * se tape la tête contre le mur à proximité
en geignant qu'elle doit encore y réfléchir un peu... *]



Avant d’arriver, elle était passée au Babylon Gardens – trop brièvement pour que quiconque ait pu la remarquer – et avait ramassé quelques-unes de ses herbes à fumer favorites.
Fumer était devenu une sorte de protection pour elle. Et sa capacité formidable à tout « oublier » (ou faire croire qu’elle avait oublié) en était une deuxième.
Adepte des drogues plus ou moins « douces », la jeune femme commençait à présent à connaître certaines plantes ; il lui semblait (et c’était tout à son avantage…) que personne ne savait rien de certains effets de ces mêmes plantes.
Après tout, il lui en resterait plus…

Ses pas la menèrent presque machinalement vers les bas-fonds, vers le quartier de Curse Borough plus exactement.
Lieu infect, puant la pourriture (autant humaine que matérielle) à plein nez... un lieu sombre, même le jour on se croyait enterré sous terre.
Des bruits étranges entourant de nombreuses maisons mal éclairées, des rues peu reluisantes tant au niveau des odeurs que des présences humaines et animales.
Un vrai traquenard, en somme...

Le client auquel elle avait eu affaire cet après-midi là, cet espèce de vieil imbécile arrogant, le nez tellement fixé sur son propre nombril que le concept de "trois dimensions" devait lui être inconnu... Il l'avait soûlée, oui, et avait provoqué chez elle cette brusque envie - ce besoin, plutôt - de sortir s'aérer.

Il lui avait soutenu pendant quasi trois heures que l'Ouvrage Perdu, le célèbre livre qu'elle cherchait elle-même depuis des années, était un recueil de contes... alors qu'il s'agissait d'un recueil de poèmes.
La différence était subtile, certes...
Mais Livia avait malgré tout tenté de lui faire gentiment et patiemment rentrer cela dans le crâne...
...et pour finir, elle n'avait alors eu plus qu'une obsession : lui faire rentrer ce fait dans la tête à coup de massue.

Pourtant ce n'était pas un métier si ardu que cela, et sa place lui procurait sécurité et confort.
Cela lui rapportait bien, et surtout cela ne lui rapportait que de l'argent.
Les ennuis ne faisaient pas vraiment partie de sa vie actuelle...

Elle soupira de nouveau et tira une bouffée tout en réfléchissant ; le premier pas pour ne pas se faire remarquer ici, en cet instant précis, était un minimum de respect. Le deuxième était de ne pas se faire remarquer...

Livia rabattit sa capuche sur sa tête ; ce n’est pas qu’elle ne savait pas quoi faire, mais plutôt qu’elle ne comptait pas se faire remarquer outre mesure ce soir, c’était pour cela qu’elle s’était placée rapidement dans ces recoins sombres, malgré la présence de ce jeune homme.
En attendant le bon moment.
Il y avait des gens importants et dangereux ici, et elle aimait trop la vie pour la perdre stupidement…

La lune éclaira brièvement dudit jeune homme qui se trouvait là... c'était on ne peut plus clair qu'il n'était pas un simple passant... surtout dans un endroit pareil.
Et apparemment, il l'avait entendue.
Superbe...


"Belle nuit, vous ne trouvez pas ?", fit-elle d'une voix tranquille.

Quitte à se faire remarquer, autant le faire avec classe...
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Kazuo Kiriyama
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MessageSujet: Re: [RPG] Questions sans réponses   [RPG] Questions sans réponses Icon_minitimeMer 15 Aoû - 21:54

Le cœur battant, Kazuo aperçu soudain une jeune fille, adossée contre le mur, ses sublimes yeux ambrés perdus dans le vide, brumeux. Le jeune sbire porta instinctivement la main à son kodachi, puis s’interrompit.

*Elle devrait faire plus attention à elle*

Son espérance de vie avait très fortement diminuée, mais il ne lui ferait rien. Du moins, pas tout de suite. Une vision s’imposa à lui, et un sourire dérangé et carnassier balafra son visage. Il pourrait…l’interroger, elle aussi. Il imaginait avec délectation ses yeux ensorceleurs se teinter d’une folle lueur de douleur, lorsqu’il l’étranglerai avec du fil barbelé. Ou alors il pouvait lui trancher les jambes, et la regarder ramper pour sa survie. Oui. L’idée lui semblait…amusante. Distrayante, même. Il commença à avancer lorsque la voix suave et calme de l’inconnue se fit entendre. Il ne pouvait détacher son regard de la jeune créature, dont le regard l’intriguait au plus au point. Certes, il se doutait que la jeune femme devait se droguer, mais malgré le teint vitreux de ses yeux, ils conservaient un éclat particulier. Il tenta de garder une voix calme et posée, tout en repensant au cadavre du marin qui gisait non loin de là. Il devrait s’en débarrasser le plus vite possible.

-A qui le dites vous ! Rien ne vaut un clair de lune hivernal pour…

Il avait failli dire « pour traquer sa proie ».

-…rêver un peu. Qu’en dites vous ?

Son interlocutrice répondit d’un signe de tête, que le jeune sbire considéra comme une forme d’approbation. Sortant de nouveau sa flasque, il la tendit vers la jeune fille.

-Kiriyama, enchanté de vous connaître!
dit-il avec une nuance d'ironie dans la voix.
-Vodka ?

Cette fois, un vrai sourire, dénué de toute cruauté, éclaira son visage, radieux. Il vit son éphémère compagne hésiter un instant. Une fine volute de fumée obscurcit un instant son regard.
Alors qu’il distinguait de nouveau son interlocutrice, il se sentit une fois de plus irrémédiablement attiré par elle. Il aurait presque de la peine à la tuer.


Dernière édition par le Mer 15 Aoû - 23:29, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [RPG] Questions sans réponses   [RPG] Questions sans réponses Icon_minitimeMer 15 Aoû - 23:02

Cet homme mentait.
Il ne jouait vraiment pas franc-jeu avec elle et, était-ce dû à tout ce qu'elle avait ingéré (vodka qu'il venait de lui proposer comprise), elle voyait d'étranges choses autour de lui.
Son "aura"... si tant était qu'on pouvait nommer cela ainsi... était aussi noire que les ténèbres qui les entouraient ici.

* Autrefois, l’on disait que la société serait une chose charmante si l'on s'intéressait les uns les autres. *, pensa-t-elle. Et vous, qu'en penseriez-vous si je vous le demandais, mon cher ? *

Rien qu'à observer un tant soit peu son attitude, elle détermina son "rang" exact et elle comprit certaines choses.
N'ayant pas spécialement d'autre chose à faire que continuer sa minutieuse observation, Livia savait se "fondre dans le décor" et faire oublier sa présence. Elle comprit alors que le jeune homme n'était pas du genre stupide.
Pas du tout, même. Il était trop dangereux pour l'être.
Encore une fois, peut-être cela aurait-il eu de l'importance si elle avait à lui parler, mais ce n'était pas le cas. Seulement, elle s'était volontairement faite remarquer de lui, et il avait commencé à lui parler. Elle était stupide. Vraiment.
Autre chose intéressante, il semblait être arrivé... à un certain moment.
Les yeux de Livia se plissèrent, devinrent insondables...


Kiriyama, enchanté de vous connaître!
dit-il avec une nuance d'ironie dans la voix.
- Vodka ?

Ayant déjà accepté la vodka (il n'était pas difficile de la convaincre avec de tels arguments... décidément, tout malade qu'il fût, il savait parler à certaines femmes), elle sourit à son tour.
Tout du long, son attitude resta neutre, ni défensive, ni offensive. Il ne pourrait douter de son calme qu'elle ne feignait de toute manière pas.


"Un "clair de lune hivernal pour rêver un peu" ?", fit-elle en riant. "Ma foi oui... Mais peu de personnes saines d'esprit traînent dans ce quartier pour "rêver un peu"... Vous et moi le savons très bien. Je m'appelle Livia Kami. Ravie de vous connaître."

Bref silence, puis :

"D'où venez-vous exactement ?"
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MessageSujet: Re: [RPG] Questions sans réponses   [RPG] Questions sans réponses Icon_minitimeJeu 16 Aoû - 0:33

Kazuo eut la désagréable impression d’être analysé, décrypté. Cela l’agaçait, et ses envies de tortures redevenaient pressantes. Il serait dommage de tuer une si complexe et ravissante jeune fille, mais il ne pouvait s’empêcher d’imaginer comment il pourrait…l’abîmer. Lui faire sentir, ressentir la haine malsaine qui régnait en ces lieux. Cependant, la calme évident de sa proie le déstabilisait. Rares étaient les personnes qui en étaient capables. Ce n’était pas une façade, ni un quelconque air affecté pour paraître moins vulnérable. Sereine, il lui sembla qu’elle l’étudiait, avec une curiosité et une efficacité presque scientifique. Il se vit éventré sur une paillasse, vulgaire rat de laboratoire, la peau de l’abdomen déchiré et épinglé minutieusement contre la plaque de bois qui baignait dans son bain mortuaire, pour éviter de sentir la puanteur de son âme. Il vit, toujours avec la même précision, la jeune fille – qu’il appelait intérieurement Ambre, ignorant pour le moment son nom- prendre une paire de ciseaux affûtés et couper sa mâchoire, tel un étudiant découvrant avec fascination les méandres de son anatomie. Vision d’une telle netteté qu’il ne put s’empêcher de grimacer, espérant sans grande conviction que cela avait échappé à l’attention de sa charmante amie. Il savait qu’il ne devait en aucun cas la sous-estimer. Il haïssait ne pas avoir le contrôle total de la situation, et il sentait avec un malaise grandissait qu’il perdait peu à peu le contrôle de celle-ci. Ambre accepta la vodka avec un sourire, et se montra plus loquace.

-Un "clair de lune hivernal pour rêver un peu" ?", fit-elle en riant. "Ma foi oui... Mais peu de personnes saines d'esprit traînent dans ce quartier pour "rêver un peu"... Vous et moi le savons très bien. Je m'appelle Livia Kami. Ravie de vous connaître."

Kazuo ne répondit rien, charmé par son rire, et mémorisant le prénom de la douce inconnue. Livia. Elle en profita pour demander :

-D'où venez-vous exactement ?

Le sbire inspira doucement avant de répondre.

-Enchanté, Livia.

Il lui fit un baisemain courtois.

-Effectivement, peu de personnes saines d’esprit viennent ici pour rêver, mais je n’ai jamais eu la prétention la prétention d’être sain d’esprit…
dit-il, d’une voix subtile.
-Quant à l’endroit d’où je viens… Cela importe peu, n’est ce pas ?


Il repensa un bref instant à ses parents et aux moments passés avec eux. Il redevint l’espace d’un instant le Kazuo de jadis, le garçon rêveur, plein de compassion et de générosité guidé par sa soif d’apprendre, sans une once de cruauté en lui. Ses traits se détendirent, le rendant plus vulnérable. Mais sa vraie nature reprit le dessus aussitôt. Etait-ce d’ailleurs sa vraie nature ? Il l’ignorait. Il reprit de plus belle, toujours aussi sournois.

-Je suis originaire d’ici.

Fermant les yeux, il récita doucement :

-"Vous qui entrez laissez toute espérance", ces paroles de couleur sombre, je les vis écrites au-dessus d'une porte.

Lorsqu’il rouvrit les yeux, une lueur narquoise, presque démoniaque, luisait en eux.

-Connaissez-vous l’Enfer de Dante, mademoiselle Kami ?
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MessageSujet: Re: [RPG] Questions sans réponses   [RPG] Questions sans réponses Icon_minitimeJeu 16 Aoû - 2:49

Malgré le monde, la société qui l'entourait, elle avait plus ou moins réussi à se faire un avis par elle-même et à n'être influencée par rien d'autre que sa propre "déraison"...
Les yeux de cet homme... lui montraient ce qu'il avait été avant. Ce qu'il avait délibérément "oublié". Enterré, plutôt.


"Vous avez raison, votre origine importe peu au fond.", murmura-t-elle, toujours imperturbable.

Elle aurait voulu lui dire, tout de go : "Nous sommes égaux et libres, détends-toi !", mais à quoi bon essayer de changer quelqu'un qui s'est emprisonné...
Livia, elle, était emprisonnée par ses propres chaînes : celles de la prudence et de son désir impérieux de vivre...
Oser proférer de tels mots en la présence de ce tueur (elle en était à présent intimement persuadée) aurait été signer son arrêt de mort immédiat.
Il ne l'aurait sûrement pas bien pris, et malgré son excentricité, elle n'était pas femme à risquer sa vie sur une simple phrase...


"L'Enfer de Dante ?", fit-elle avec un large sourire, le regard acéré et inquisiteur. "Bien sûr que je le connais. Les livres sont ma profession, ma religion quelque part."

Elle prit une inspiration et, esquivant une révérence assez ironique, cita :

"Au milieu du chemin de notre vie
je me retrouvai par une forêt obscure,
car la voie droite était perdue."
Hum, quoi d'autre... laissez-moi réfléchir...ah oui !
"Une louve qui paraissait dans sa maigreur
chargée de toutes les envies,
et qui fit vivre bien des gens dans la misère[…]
Elle a nature si mauvaise et si perverse
que jamais son envie ne s'apaise.
et quand elle est repue elle a plus faim qu’avant." Est-ce que cette démonstration vous convainc ?"


Elle songea à cette étrange symbolique... ce livre, cet homme...
Le mal n’est que la privation du bien, c'est-à-dire au sens propre, le désespoir, l’abîme, le néant dans lequel sombre la créature dès qu’elle refuse volontairement la voix de la perfection qui est en elle.


* "Cet état misérable est celui des méchantes âmes des humains
qui vécurent sans infamie et sans louange et qui ne furent que pour eux-mêmes...
Les cieux les chassent, pour n’être pas moins beaux
et le profond enfer ne veut pas d’eux,
car les damnés en auraient plus de gloire." *


Oui, cette oeuvre magnifique, combien d'heures, combien de nuits l'avait-elle lue et relue, complètement fascinée et envoûtée...
Il n'aurait pas dû la lancer sur ce sujet.
De fait, cela lui rappelait son enfance... ce enfer silencieux et étouffant qui avait failli la briser, mais qui l'avait rendue plus forte, plus singulière encore.


"De cette oeuvre magnifique, je ne retiendrai jamais que le passage de Dante aux Enfers, car c'est le plus digne d'intérêt. Et après tout, nos vies ressemblent aux Cercles de l'Enfer. Ceux qui ne luttent pas, ceux qui geignent, ceux qui restent en arrière mourront. Et finalement, c'est très bien ainsi.", déclara-t-elle soudainement.
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MessageSujet: Re: [RPG] Questions sans réponses   [RPG] Questions sans réponses Icon_minitimeMar 21 Aoû - 1:00

-L'Enfer de Dante ?, fit-elle avec un large sourire, le regard acéré et inquisiteur. Bien sûr que je le connais. Les livres sont ma profession, ma religion quelque part.

Kazuo apprécia la réponse de la jeune femme, pleine d'esprit. Il n'avait jamais envisagé la littérature comme une religion mais plutôt comme un art de vivre. Cependant il lui semblait qu'il comprenait le point de vue de Livia. Elle sembla soudain légèrement sur ses gardes, méfiante. Il le déplorait. Pour la première fois depuis des années, il avait juste envie de nouer une relation avec quelqu'un, sans douleur, sans torture, sans sa quête de vengeance. Il désirait simplement une amie qui le comprenne, voir une compagne. Juste passer de bons moments ensembles, se disputer, rire, pleurer... Mais les gens sentaient qu'il n'était plus vraiment un homme, qu'il avait basculé dans un monde de ténèbres et de violence. Il réalisa pour la première fois de sa vie à quel point il avait plongé profondément dans cet océan de douleur et de rancoeur, balloté par les courants acides et aigris.
il soupira. Elle avait raison de s'inquiéter, même si elle était paradoxalement d'un calme à toute épreuve. Il se connaissait suffisament pour savoir qu'un excès de rage le pousserait une fois de plus à ôter la vie dans un maximum de tourments. Il s'en était fallu de peu pour qu'il la torture et la tue, lorsqu'elle l'avait surpris. Il lui semblait impossible de revenir en arrière, désormais, et tout aussi impossible de se lier à elle, même si elle l'avait désiré. Il aurait fini par l'égorger et elle se serait retrouvé enterrée au fond du parc ou dans le four du crématorium abandonné. La tristesse embua légèrement ses yeux. Comment en était-il arrivé la? Peu importe, on ne peut changer le passé.


*Alors c'est à moi de changer mon avenir.*

C'est alors que sa charmante interlocutrice déclara:

-De cette oeuvre magnifique, je ne retiendrai jamais que le passage de Dante aux Enfers, car c'est le plus digne d'intérêt. Et après tout, nos vies ressemblent aux Cercles de l'Enfer. Ceux qui ne luttent pas, ceux qui geignent, ceux qui restent en arrière mourront. Et finalement, c'est très bien ainsi.

-Ceux qui avançent et se battent mourront eux aussi un jour. Ne naît on pas avec pour seule certitude de mourir à son tour? Seule la mémoire honore les justes. Mais vous avez raison, c'est très bien ainsi. cependant, j'aimerais vous posez une question. Que pensez-vous que nous deviendrons? Nous deux? Sommes nous destinés à errer dans l'immense tartare pour l'éternité, ou vivrons nous à jamais dans les mémoires? Il n'est pire enfer que celui que nous créeons sur cette terre. Anges en peines, changez la face du monde. Humains, vivez et espérez voir des jours meilleurs. Démons, adaptez vous et dominez ces landes putrides.
Enfin,je divague. Mais il est vrai que la souffrance humaine fascine.


A nouveau, il fut frappé par la beauté de ses yeux, etfit un pas vers elle pour l'embrasser. Il s'arrêta subitement, contenant à grand peine ses pulsions, habitué à se laisser porter par elles. Il parvint cependant à garder un visage impassible, du moins l'espérait-il. il avala de nouveau une grande rasade de vodka, et se sentit moins agité, moins torturé. Il songea de nouveau au corps du marin qui gisait dans la ruelle adjacente. Il devait s'en débarasser, et empêcher Livia de le voir, s'il voulait avoir une chance de mieux la connaître. A la place, il se rapprocha d'un pas et lui pris doucement la main, presque tendrement. Il ne savait que faire.

*Voyons voir sa réaction, j'aviserais par la suite.*
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MessageSujet: Re: [RPG] Questions sans réponses   [RPG] Questions sans réponses Icon_minitimeLun 27 Aoû - 16:53

La soirée était à présent assez avancée ; un vent léger se levait, léger mais chaud. C'était vraiment agréable...
Livia, elle, se remit à penser à un monde radicalement différent tout en écoutant son interlocuteur d’une oreille – non qu’elle fût impolie ou lasse, non… c’était juste une question d’habitude, de pouvoir se mettre ainsi en "veille".

Un nouveau monde, oui… un monde où les gens comme elle, on leur foutrait simplement la paix sans exiger d’eux qu’ils deviennent un jour ce qu’ils ne pourront jamais être.
Un monde sans jugement, ni haine... sans cette omniprésente relation de "dominant" et de "dominé". De traqueur et de traqué, de tueur et de tué.
Comme d'habitude, cette pensée s'évanouit rapidement - la jeune femme avait bien trop les pieds sur terre pour se permettre de telles illusions ; ce monde était ainsi fait, elle l'avait toujours connu ainsi et mourrait sans doute sans l'avoir vu changer.
Les miracles, ça n'existe pas.
Les changements ne se font pas en deux temps trois mouvements...
...et c'était trop profondément ancré dans la nature humaine pour que cela changeât.
Les Morphs avaient vécu la profonde haine des autres, ils allaient fatalement la reproduire si la situation venait un jour à changer.
Mais pour l’instant, elle avait ses livres. Sa vie.

Reportant toute son attention sur cet étrange jeune homme, elle se rendit compte que malgré sa claire position et attitude de "dominant", justement, il y avait quelque chose d’étrangement semblable en eux.
Malgré la présence étouffante d’innombrables spectres autour de lui, spectres qui hurlaient justice, elle finit par se montrer moins méfiante. Un tout petit peu moins.
Pas la peine non plus d’offrir sa jugulaire sous un simple coup de charme… d’autant que les magnifiques yeux de son nouveau "compagnon" révélaient bien des choses…


Ecoutant sa remarque d’un air intéressé, elle finit par éclater de rire et rétorquer :

"Oui… ah, oui oui, c’est tellement vrai ! J’oublie parfois que pour tout être humain, ce n’est pas parce qu’il est né un peu avant les autres qu’il doit se croire tout permis, puisqu’au bout du compte il crèvera certainement aussi avant les autres !"

Son rire cristallin cessa lorsqu’elle entendit la question qui suivit…


Que pensez-vous que nous deviendrons? Nous deux? Sommes nous destinés à errer dans l'immense tartare pour l'éternité, ou vivrons nous à jamais dans les mémoires?

"J’aimerais simplement croire que rien n'est inchangeable ici-bas. Certaines choses parfois se répètent, dans des situations et des circonstances différentes. Mais tout finit par évoluer un beau jour... sauf lorsque le mal est trop profondément enraciné. Dans ce cas, cela met bien plus de temps... mais tout finira bien par changer. Même un tout petit peu. Nous deviendrons poussière, à coup sûr. Et l’on ne se souvient pas d’une simple poussière. Mais avant cela…"
Elle soupira. Répondait-elle vraiment à sa question ainsi ?

"Non, oubliez. N'écoutez jamais les divagations de quelqu'un qui tente de se libérer de ses propres chaînes en s'enfermant dans celles de la folie et de l’oubli. La seule chose qui puisse jamais nous rendre mémorables n’existe pas encore ici-bas."

De nouveau, elle fourra son porte-cigarette et tira une bouffée ; les volutes les enveloppèrent, son esprit et elle ; de nouveau, elles l'emprisonnèrent délicatement et lui redonnèrent de la force et de la conviction - suffisamment pour ne plus se trahir.
A présent, elle ne reproduirait plus de fautes comme toutes celles qu'elle avait déjà dites et commises avec ce jeune homme...
Le temps d'un souffle, d’une inspiration, et son véritable Moi était revenu, enfin.
Elle avait commis des erreurs qu’elle ne ferait pas en temps normal. Mais lorsqu’il lui prit la main…

…elle sursauta brièvement (n’ayant plus l’habitude de contact "humain") puis elle la serra dans la sienne sans protestation vaine.


"Que faisons-nous à présent ?", murmura-t-elle sans réelle expression. Elle avait déjà ressenti et compris bien plus qu’il ne le lui avait dit. "Mais avant tout, il vaudrait mieux que tu achèves ce pour quoi tu es venu ici ce soir, non ?"

Nul jugement ni animosité dans cette réplique.
Juste une sorte de conseil pour les minutes à venir…


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Kazuo Kiriyama
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MessageSujet: Re: [RPG] Questions sans réponses   [RPG] Questions sans réponses Icon_minitimeDim 2 Sep - 21:57

Une bouffée de chaleur envahit le jeune homme, alors qu'il prenait la main de sa charmante interlocutrice. Il tenta faiblement d'en accuser la brise tiède qui les enveloppait et non ses sentiments. Brise qui jouait tendrement avec les cheveux de la captivante créature. Instant absurde et légèrement stupide, il se sentit jaloux, jaloux de ce vent qui osait effleurer sa peau, caresser ses cheveux, qui osait la réchauffer alors qu'il se tenait, lui, interdit devant elle, à penser à mille choses sans importance au lieu de faire la seule chose importante à ce moment là: l'embrasser. Il repensa brièvement à ce qu'elle lui avait dit.

-Mais tout finit par évoluer un beau jour... sauf lorsque le mal est trop profondément enraciné.

La brève bouffée de chaleur qui lui embrasait discrètement les joues laissa place à la fine morsure du désespoir, qui répendait son immonde poison en lui. Est-ce que son mal à lui était trop profondément enraciné? Pouvait-il changer? En avait-il seulement le droit? Après tout ces meurtres, toutes ces souffrances, après ces innombrables mares de sang nocturnes qui ne coaguleraient qu'au petit matin, quand l'aube viendrait vainement réchauffer un cadavre sans tête qui ne tarderait pas à servir de bivouac aux escadrons de mouches, après tout cet acharnement, avait-il seulement le droit d'abandonner, et de repartir à zéro?

*Ceux que j'ai tué n'auront plus jamais cette chance.* pensa-t-il amèrement.

Pour le jeune sbire, tout changait, sans rien changer. Les hommes avaient perfectionnés la médecine, en même temps que les armes. On sauvait de nombreuses vies grâce à la greffe cardiaque par exemple, mais on en exterminait le même nombre avec les nouvelles armes chimiques. Bright City était l'exemple même de sa théorie. Au fil des ans la cité s'était de mieux en mieux organisée, et devenait de plus en plus sûre et plaisante à vivre. Dans le même temps, dans Curse Borough, le crime organisé s'organisait de jour en jour, et devenait plus dangereux à chaque instant. Un médecin sauvait des dizaines de vies, pendant qu'un sbire mettait fin à une dizaine d'autres. Le mal et le bien ne changeaient pas, seules les personnes qui les incarnaient changeaient.


*Le serpent se mord la queue, en somme. Enfin.*

Une merveilleuse impression le sortit de sa rêverie maussade. Livia serrait à présent sa main dans la sienne. Une joie presque enfantine le submergea. La délicieuse chaleur de son corps et la douceur de sa peau subjuguèrent le coeur de Kazuo. Ce moment sembla durer une éphémère éternité. Soudain le délicieux murmure de sa voix se fit entendre.

-Que faisons-nous à présent ?

Puis, après un temps:

-Mais avant tout, il vaudrait mieux que tu achèves ce pour quoi tu es venu ici ce soir, non ?

Encore abasourdi par la chaleur de sa main dans la sienne, Kazuo mit un peu de temps à comprendre ce qu'elle disait. Puis l'image du marin s'imposa à lui avec force. Pourquoi ? Pourquoi l'avait-il remercié ? Il n'avait pourtant rien fait pour mériter cela. L'expression de sérénité qui avait illuminé son visage au moment de songer à l'épitaphe le troublait profondément. Les larmes lui montèrent brièvement aux yeux, avant de repartir aussitôt. Avec un sourire, il déclara:

-Effectivement, vous avez raison. Je dois finir ce que j'ai commencé.

Il se tourna doucement et contempla un instant la lune, avant de se tourner de nouveau vers Livia.

-C'est chose faite !

Il crut déceler une lueur d'incompréhension dans les sublimes yeux de sa compagne.

-J'ai fini de rêvasser au clair de lune...

Il savait parfaitement qu'elle n'était pas dupe, et qu'elle savait depuis le début qu'il n'était absolument pas sorti pour admirer la lune hivernale. Elle était bien trop intelligente pour cela.

*"J'ai fini d'enterrer l'inconnu que j'ai torturé à mort" est beaucoup moins romantique*pensa-t-il, sarcastique.

Il ne savait que faire. Aurait-il mieux fait de lui dire la vérité? Il en doutait. Il ne supporterait pas qu'elle le rejette. Il avait été trop loin pour la tuer et partir comme si de rien n'était, mais pas assez pour tout lui avouer. Il sentait son attirance pour elle devenir plus forte de secondes en secondes.
La seule certitude qu'il avait en cet instant était qu'il ne pourrait la tuer. Il en serait incapable.
Le "nous" de "Que faisons-nous à présent ?" sonnait délicieusement à ses oreilles.
Il se rapprocha peu à peu d'elle, lentement,jusqu'à sentir son souffle contre son visage. Elle se mordait la lèvre, en une mimique touchante et très attirante. Kazuo sentait son corps entamer sa lente combustion alors qu'une chaleur formidable l'envahissait.


*Si ce sont les flammes de l'enfer, je suis heureux d'être damné.*

Un sourire plus timide se dessina sur son visage. Elle se mordit la lèvre une fois de plus. Est ce que ce geste avait une signification? Le sbire sentait son coeur battre la chamade. Il se sentait comme un gamin. Il était un gamin.

-Quant à ce que nous pourrions faire... vous avez peut-être une suggestion?

Et il posa ses lèvres contre celles de Livia.
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MessageSujet: Re: [RPG] Questions sans réponses   [RPG] Questions sans réponses Icon_minitimeMar 11 Sep - 18:08

Il avait beau lui plaire, malgré tout, et sa présence avait beau la réchauffer malgré la morsure légère du vent... elle avait beau croire, elle avait beau s'illusionner, rêver, penser que tout était permis et que les gens pouvaient changer s'ils le voulaient...
...elle savait que malgré tout cela, il ne serait rien de plus qu'un menteur et un tueur.

Les fantômes gémissants qui volaient autour de lui, l'enserrant de leur queue éthérée, tentant malgré leur immatérialité de l'étouffer, Livia les voyait et les entendait parfaitement.
Elle avait mal au coeur.
Elle n'aimait pas que des défunts souffrent et ne puissent trouver le repos auquel ils avaient droit.

Comment se permettre de "pardonner" dans de telles conditions ?
Comment oser croire qu'une telle personne puisse changer ?
Car pour certains, la vie ne tenait qu'à un but, une "passion" ; les livres étaient la sienne, le sang celui de ce sombre jeune homme.
Non que Livia n'ait jamais éprouvé de pulsion meurtrière... ce serait stupide et hypocrite d'affirmer qu'elle n'avait jamais souhaité tuer quelqu'un - surtout après ce regrettable "incident" dont elle fut à l'époque la principale actrice... Oui, ce serait tout juste hypocrite.
Mais elle ne cautionnait pas le fait que l'on puisse vivre avec le poids de tous ces morts. Qu'on les fasse encore souffrir même après qu'ils aient poussé leur dernier souffle...
C'était tout juste intolérable, ça.

Alors elle ne dit rien, songeant qu'il n'avait même pas fini sa funeste tâche.
Elle ne dit rien, ne songea rien.
Car entretemps, l'espace d'un infime instant, les yeux fermés, elle avait tâché d'une brève cérémonie (rien de très compliqué d'ailleurs) d'apaiser les esprits de ces âmes à présent perdues.
Et cela lui avait fait tout autant de bien...
Mais qui au fond était "perdu" ?
Qui réclamait de l'aide ?
N'était-ce pas elle-même, qui était venue voir ce jeune homme, sachant parfaitement ce qu'il était ?
Etait-elle si désespérée que cela...?


-Quant à ce que nous pourrions faire... vous avez peut-être une suggestion?

Lorsqu'il l'embrassa, une foule d'émotions embrasa le corps de la jeune femme.
Elle n'avait pas l'intention de le repousser, elle ne le voulait d'ailleurs pas... et elle ne le fit pas.
Elle se contenta de sourire d'un air triste, et ne put que murmurer d'une voix éteinte, en caressant tendrement la joue de ce jeune homme si sombrement attirant :


"La vie n'est pas simple, tu le sais sans doute mieux que moi. Tu m'attires, et c'est visiblement réciproque... seulement ceux qui t'entourent sans que tu ne les entendes ni ne les voies m'ont bien plus parlé que tu ne l'as fait depuis la première seconde de notre rencontre. Nos vies sont tellement différentes... et qui me dit qu'un jour je ne me retrouverai pas de l'autre côté ? Qu'un jour, tu devras prendre une décision en ce qui me concerne ? Que feras-tu le jour où tu devras me tuer...?"

Livia ne pouvait plus se taire davantage.
Ce n'était pas dans sa nature de laisser les choses dans l'ombre et le silence. Ce n'était que poison...


"Je n'ai malheureusement pas de suggestion... mais pour ce soir, j'accepte de te suivre où tu le souhaiteras."


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MessageSujet: Re: [RPG] Questions sans réponses   [RPG] Questions sans réponses Icon_minitimeJeu 13 Sep - 21:04

Il sentit tout son corps s'embraser et se consumer de désir, dans une fusion brûlante qui réduisit instantanément ses pensées en cendres, alors que leurs lèvres fusionnaient tendrement et que leur langue avaient entamé leur intime discussion. Il n'existait plus désormais que dans ce contact, dans cette douceur, dans cette merveilleuse sensation de chaleur, dans la douce fragrance de sa peau, dans le réconfort de sa main dans la sienne. Tout ce qui les entouraient avaient désormais disparu pour le jeune sbire, tout ses sens annihilés -ou plutôt accaparés- par la sublime créature. Il avait perdu toute notion du temps, et avait cessé pour la première fois depuis des années de penser à sa vengeance ou à ses crimes. Pour la première fois depuis si longtemps -peut-être pour la première fois tout court- il s'autorisait à être juste heureux, sans rien faire d'autre que de profiter de l'instant présent. Lorsque ses lèvres quittèrent celles de sa charmante amie, seul le désir d'être avec elle restait. Le désir simple et puissant de la prendre dans ses bras, de l'embrasser. Elle se mit doucement à caresser sa joue. La douce odeur de sa peau l'enivrait, et la sensation de son épiderme contre son visage le mettait en transe. Elle le regardait d'un air triste, désabusé, qui peina profondément le jeune homme. Il se rendit compte avec un frisson qu'il haïssait la voir souffrir. Une grande vague de chaleur l'embrasa de nouveau, annonça la prochaine émotion, la prochaine pulsion. Il ne désirait plus que la protéger et la rendre heureuse. Il entendit sa voix exquise s'élever.

-La vie n'est pas simple, tu le sais sans doute mieux que moi. Tu m'attires, et c'est visiblement réciproque... seulement ceux qui t'entourent sans que tu ne les entendes no ne les voies m'ont bien plus parlé que tu ne l'as fait depuis la première seconde de notre rencontre. Nos vies sont tellement différentes... et qui me dit qu'un jour je ne me retrouverai pas de l'autre côté ? Qu'un jour, tu devras prendre une décision en ce qui me concerne ? Que feras-tu le jour où tu devras me tuer...?Je n'ai malheureusement pas de suggestion... mais pour ce soir, j'accepte de te suivre où tu le souhaiteras.

Le jeune sbire accusa petit à petit les différentes informations. Premièrement, ses sentiments à son égard étaient partagés. Il éprouva une intense sensation de soulagement. Il avait tellement peur qu'elle ne le rejette...Une peur qui tiraillait son corps, puissante. Mais qui désormais s'évanouissait lentement, épaisse fumée noire évanescente, tourbilonnant comme l'âcre fumée d'un feu surpris par la pluie. Deuxième information, elle voyait les morts. Il eu un léger haut le coeur. Il haïssait lui mentir, mais avait juste voulu éviter de l'effrayer, dans la mesure du possible. Il se doutait bien qu'elle l'avait percé à jour, bien qu'il aie naïvement espéré le contraire. Elle était intelligente, et il aurait fait une grave erreur en la sous-estimant. Il se sentit étrangement soulagé. Il pouvait enfin arrêter de tricher. Lui montrer qui il était vraiment...

*Un assassin sanguinaire et cruel qui vit pour détruire la vie* pensa-t-il amèrement.

Cette pensée emplit ses yeux de larmes, qui refusèrent envers et contre tout de couler. Troisième information, et non la moindre, elle pensait qu'il serait un jour amener à la tuer. Et visiblement, elle doutait fortement que son éphémère compagnon lui laisse la vie sauve. Il sentit une intense vague de colère et d'indignation. Comment pouvait-elle penser cela?


*C'est simple, tu voulais lui trancher les jambes et la regarder ramper il y a à peine une demie-heure.*

Pourquoi avait-il tant besoin de faire souffrir les gens? Etait ce pour oublier sa propre souffrance? Il chercherait les réponses à ces questions plus tard. Il était temps pour lui de s'exprimer. Il respira difficilement, prenant une inspiration avant de commencer.

-Je ne voulais pas te mentir. J'avais seulement peur... Peur de te perdre. J'ai certes beau être aveugle et sourd, ce n'est pas pour autant que je ne les sens pas. Si je ne les sentais pas, j'arriverais peut-être à trouver le sommeil. A retrouver l'appétit. A redevenir quelqu'un de "normal". Seulement ce n'est pas le cas. Je les ai privés de tout cela, ce n'est donc qu'un juste retour des choses, je présume. Toujours est-il que c'est précisément parceque je sais qu'ils sont là que je ne peut m'arrêter. J'ai certainement pris plus de vie qu'il en était nécessaire-j'entends par là que mes projets... ne valent certainement pas toutes ces vies. Mais je dois continuer.

Sa tête commençait à lui faire atrocement mal, et il avait du mal à déglutir. Seulement Il fallait qu'il aille jusqu'au bout. Il fut effrayé de voir comment en moins d'une heure une parfaite inconnue était devenue tellement importante à ses yeux. Ce qu'il lui avait dit - et allait lui dire-, il n'en avait jamais parlé à quelqu'un d'autre. Pas même à Mordecaï, qui l'avait acceuilli quelque temps après la mort de ses parents. Pas même à lui, qu'il considérait presque comme un père, bien qu'il ne pouvait se résoudre à l'admettre. Il avait peur que Livia ne comprenne pas à quel point ces aveux étaient important, à quel point il tenait à elle pour lui dévoiler ses secrets les plus intimes.

-Je dois continuer pour que ces morts ne soient pas vaines. Je suis sans doute dans l'erreur, mais je ne pense pas avoir le droit de m'arrêter. Si je n'accomplis pas...

Sa voix se brisa. C'était si dur.... Il reprit une profonde inspiration.

-Si je n'accomplis pas ma vengeance, alors ils seront morts en vain. J'espère qu'ils trouveront le repos qu'ils méritent si j'accomplis ma tâche. Et j'espère sincèrement que nous nous retrouveront en enfer, pour qu'ils puissent à leur tour se venger sur moi. J'ai depuis longtemps abandonné l'espoir qu'il me pardonnent. Je ne puis rien faire qui puisse me racheter, il me semble.

Vengeance. Le mot était lâché. Sorti. Le mal qui le rongeait depuis tant d'années, qui avait transformé un jeune garçon timide et rêveur en tueur froid et sanguinaire venait enfin d'être nommé à haute voix. Ce mal qui avait poussé Kazuo à travailler pour les commanditaires du meurtre de ses parents. Cette évidence ne lui avait jamais traversé l'esprit, et pourtant elle s'imposait désormais à lui avec une force déroutante. Il secoua la tête.Il penserait à tout cela plus tard. Il devait absolument finir d'exprimer ce qu'il avait à dire.

- Il est vrai que nos vies sont singulièrement différentes, amis nous sommes identiques. Nous avons simplement choisi deux voix différentes, il y a bien longtemps. Mais nous sommes semblables.

La voix de Livia retentit dans son esprit.

-Que feras-tu le jour où tu devras me tuer...?

A nouveau la colère embrasa son coeur. Il embrassa de nouveau Livia, avec plus de fougue et de passion cette fois-ci, mettant toute son âme, tout son être, tout son amour dans cet unique baiser. Lorsque leurs lèvres s'éloignèrent de nouveau, il ferma doucement les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, une froide détermination y brillait férocement. Il lui lâcha la main, et recula doucement, les yeux enbrumés par la tristesse. Il sortit prestement son sabre, retrouvant le contact familier de la poignée de soie. Qui empestait le sang. Il se rapprocha doucement de Livia, toujours avec la même détermination froide et dure. Elle recula, légèrement effrayée. En un instant il fut sur elle, saisit sa main... et y mit le sabre tiré au clair, qu'il pointa ensuite sur sa propre gorge. Doucement mais fermement, il prit l'autre main de Livia et la serra sur la tsuba. Puis il la fixa fermement, et déclara, la voix vibrante d'émotions:

- Si tu penses vraiment que je serais capable de te tuer, tue moi immédiatement.

Il lui lâcha les mains, et resta immobile, la pointe acérée toujours pointée sur sa gorge.

-Si tu crois que je serais capable ne serais que de te faire souffrir, alors tue moi. Parceque si tu crois sincèrement que je pourrais vouloir du mal à la personne que j'aime, alors tu me fais infiniment plus mal que si tu me tranchais la gorge.

Pour appuyer ses dires, il fit un léger pas en avant. La pointe étincellante pénétra doucement sa chair, juste assez pour qu'une goutte de sang y perle. Il pouvait lire le trouble dans les yeux de sa compagne. Il essayait tant bien que mal de ne laisser aucune émotion troubler son visage, et s'efforcait de garder un visage impassible. Elle avait littéralement sa vie entre ses mains désormais, et il ne voulait pas l'influencer ou l'attendrir. Si il devait mourir de sa main,alors il partirais sans regret. Au bout de ce qui lui semblait une éternité- il avait depuis longtemps perdu absolument toute notion du temps- elle abaissa la lame, égratignant sa gorge au passage.
Une joie profonde, pure, enfantine l'envahit, pour ensuite laisser place à un horrible doute. L'avait-elle épargné parcequ'elle avait foi en lui ou bien parcequ'elle ne pouvait se résigner à commettre un meurtre? Il la regarda droit dans les yeux et s'apaisa. Il ne lut nul regret dans ses doux yeux d'ambres, nul remords qui aurait pu montrer qu'elle s'en voulait de ne pouvoir le tuer. Il ne put s'empêcher de la prendre dans ses bras. Il s'enivra du parfum de ses cheveux, et de son corps frêle blotti contre le sien. Il lui baisa la tête, et versa une seule et unique larme, qui roula lentement sur sa joue avant de continuer sa course folle vers le sol.Il chuchota doucement.


-Merci. Du fond du coeur, merci.

Il se recula légèrement, et s'essuya les yeux avec sa manche. Il se souvint avec un léger sourire des paroles de Livia.

-Je n'ai malheureusement pas de suggestion... mais pour ce soir, j'accepte de te suivre où tu le souhaiteras.

N'importe lequel de ses collègues aurait sauté sur l'occasion pour coucher avec elle, puis s'en aller comme si de rien n'était. Mais ils n'était pas n'importe lequel de ses collègues, et bien que la perspective d'un contact corporel plus poussé avec la séduisante jeune fille ne l'aurait absolument pas dérangé, il chercha autre chose à faire. Il ne se sentait pas vraiment prêt pour "ça". Il était encore vierge, et doutait que Livia le soit également. Cela voulait dire qu'il ne pourrait peut-être pas pleinement la satisfaire, ce qui ne lui était pas envisageable.

*Si cela doit arriver, je veux que ce soit...magique.*

Il songea un instant à l'ammener sur les lieux où il avait passé le plus clair de son enfance, à savoir l'ancienne maison familiale, mais se ravisa aussitôt. Nul besoin de ressasser le passé et les choses tristes. Soudain, il sut.

-Il y a un endroit superbe au Babylon Garden. Il y a une immense chêne au bord du lac, et on peut aisément y loger à deux. Nous pourrions... faire plus ample connaissance.

Il rougit légèrement. Jamais il ne s'était sentit si déboussolé. Mais jamais il n'avait autant aimé ça.
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MessageSujet: Re: [RPG] Questions sans réponses   [RPG] Questions sans réponses Icon_minitimeSam 22 Sep - 18:22

[Je suis tellement dans mon truc que je ne relis pas et que je ne m'aperçois des fautes de frappe trop tard !! Quelle honte...]


Ecoutant ses mots sans émotion, regardant ce visage qu’elle commençait à bien connaître, puis s'appuyant contre un mur sans se mettre dans la lumière d'un réverbère fatigué, Livia se demanda brièvement si elle croyait en un quelconque "enfer" ou "paradis".
A quoi rimaient une croyance, une simple foi ?
N'était-ce pas au fond une illusion vaine et douloureuse ?
Quelque chose qui vous portait aux nues pour vous faire chuter plus longtemps et vous faire vous écraser une fois au sol ?

Elle ne croyait qu'en elle-même.

La rêverie, la flânerie, et peut-être même un besoin de se retrouver seule aussi... tout ça l'avait menée ici, mais en réalité Livia cherchait toujours la même chose : quelqu'un pour parler.
Dans cet ordre d’idées, pourquoi ne… « pardonnerait »-elle pas à Kazuo ce qu’il était, ce qu’il faisait ? Et ainsi se vanter d’avoir une fois de plus précipité un acte manqué ?

Sa vie ne tenait à rien ici.
Vendre des bouquins, les connaître par cœur… rien de bien transcendant pour l’ "aventurière" qu’elle avait pu être !!
Aventures dont les fondements étaient l’analyse de l’esprit, du cœur humains, puis de ses capacités et tréfonds… analyser, comprendre ce qu’il y avait de plus sombre et mystérieux en l’ "homme", pour enfin devenir ce qu’elle était avant tout : quelqu’un à l’esprit ouvert.

Livia était simplement là, pour l'instant immobile face à cet homme potentiellement dangereux (de multiples façons pour elle, en tout cas), attentive et écoutant chaque bruit de la ville autour d’eux... mais chacune de ses paroles, elle les buvait.


"…Pardonne-moi.", murmura-t-elle sans se départir de son calme. "Je n’ai aucun droit sur toi, et surtout pas celui de te juger ainsi. Car je suis sûre que tu as tes raisons… C’est juste… que cela fait bien longtemps que je n’avais fréquenté ce monde glauque et étrange – celui de la Mort."

Qu’étaient-ils après tout, sinon deux étrangers qui se rencontrent et, sachant qu'ils ne se reverraient peut-être pas de sitôt, se confiaient l'un à l'autre... cet étrange état de fait avait toujours fonctionné entre les êtres humains - même si Livia n'en était pas tout à fait une.
Au final, elle était fière d'être ce qu'elle était, et l'avait toujours été.

Toutefois, attachée qu'elle était à sa liberté, à sa vie bancale et à son statut-même, elle se méfiait encore.
Cette même méfiance qui lui avait sauvé maintes fois la vie, et préservé sa "liberté"...
Même si elle savait parfaitement que le mot "liberté" n'était qu'une illusion, une entrave mentale douloureuse pour celui ou celle qui était un tant soit peu lucide et réaliste.
La "liberté" n'existait pas... ce n'était que pour les fous, les inconscients.
Ici-bas personne ne l'était, "libre"... pas même cet étrange jeune homme mortellement attirant.

Il l’embrassa alors.
Pointa la pointe acérée de son sabre sur sa gorge.
Mit littéralement à nu tous ses sentiments, sans mot inutile.
Ses gestes en disaient bien assez…

Peut-être pouvait-elle l’aider, au fond.
Simplement à trouver le sommeil l’espace d’une nuit, qui sait ?
Mais elle le savait, pour quelqu’un d’aussi torturé qu’il l’était, cela suffirait sans doute.
La peur que la jeune femme avait éprouvée quelques minutes plus tôt s’évanouit avec son refus de le tuer ainsi que la brusque décision qu’elle prit :


"Je ne veux pas te noyer de paroles illusoires. Je me contenterai de te suivre au Babylon Garden."
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